Pierre et Florent sont un duo de photographes que notre équipe de Direct Digital Paris adore ! Depuis 2010, leur style très coloré, énergique, décalé égaye le monde de la photographie de mode et les campagnes de publicité françaises et internationales. Nous avons donc voulu en savoir un peu plus sur eux, la mécanique de leur partenariat, leurs inspirations, leurs anecdotes... Du Mexique au Japon, de Sarenza à Castelbajac, laissez-vous entraîner dans leur univers.
Comment vous êtes-vous connus ? Quand et comment avez-vous décidé de travailler ensemble ?
Nous nous sommes rencontrés il y a onze ans, amis d’amis, et nous avons travaillé ensemble dés les premiers jours de notre rencontre. J’étais (Pierre) en Belgique dans une école de Cinéma, en réalisation, Florent était en école d’arts appliqués à Duperré en section mode et environnement. Je menais un projet perso initié en Belgique puis Florent s’est greffé à cette petite aventure. Le but était très simple: faire performer des inconnus autour de différentes contraintes (lieux, maquillages, accessoires...). C’est véritablement avec ce projet que l’on s’est mis à la photo, ni Florent ni moi n’avions vraiment expérimenté ce medium avant. Les mois ont passé, les expérimentations avec puis une certaine magie Facebook a opéré : une importante galerie mexicaine a repéré ce projet et ce fut le début de 5 années de partenariat et d’expositions avec eux, au Mexique et ailleurs. Evidemment ça a été un déclic : la photo, et pourquoi pas finalement ?
Après ce projet de performance nous avons acheté nos premiers «équipements studio» qui se limitaient à deux bols en lumière continu achetés à la Fnac. On a rapidement senti qu’on avait mis le pied dans quelque chose qui nous excitait beaucoup. On a ainsi mis en place un projet «Les idiots de l’image» qui nous mettait en scène, chez nous. Ce fut le dernier projet exposé au Mexique et le pont vers la suite : la mode !
Comment fonctionne votre duo ?
Véritablement à deux. De la direction artistique à la prise de vue, jusqu'à à la postproduction. Lorsque nous sommes en shoot tous les deux, l’appareil passe de mains en mains de manière très instinctive. Par ailleurs, même si au bout de 11 ans nous avons réussi à nous retrouver ensemble sur un univers en commun et une vision commune de la photographie, il n’en reste pas moins que nos passions originelles et nos références personnelles constituent un socle riche dans l’élaboration de nos projets : la peinture et le cinéma.
Comment vous partagez-vous les tâches ?
Sans réfléchir vraiment. Selon les projets, il arrive que nous ne soyons pas à deux sur les shoots mais nous sommes tout le temps ensemble à la prépa et/ou la DA et aussi en postprod.
Comment décririez-vous votre style ?
On nous a longtemps renvoyé une image POP, colorée, graphique et dynamique. Nous avons beaucoup développé ce langage lors de nos deux années aux côtés de Jean Charles de Castelbajac qui a été un véritable maître à penser à ce sujet.
On aime mettre en scène des être humains dans des postures parfois absurdes, souvent poétiques, on aime les mises en scène importantes qui nous évoquent des œuvres d’art, on a une passion pour le corps en mouvement ou l’expression étonnante qu’un visage peut prendre. On aime quand nos images peuvent évoquer un hors champs, un avant ou un après comme le cinéma peut le faire. Donc pour résumer : pop, en mouvement, absurde, cinéma.
Qu’est-ce qui vous inspire ?
Beaucoup d’artistes contemporains, beaucoup de films, mais aussi nos aventures personnelles et nos voyages.
@David Hockney
@ Take Shelter / Jeff Nichols
La vidéo prend une place de plus en plus grande dans le milieu de la photographie depuis plusieurs années. Comment influence-t-elle votre travail ?
Souvent les photos que l’on imagine prennent place plus largement dans une séquence à part entière. C’est donc assez
excitant d’en proposer une vision en image animée au client. C’est ce que nous avons fais l’année dernière pour AIGLE.
Quel est votre meilleur souvenir de shooting ?
Il n’y en pas qu’un, tous les shoots nous ont marqués à leur manière, tous. Il y a des shooting où la technique mise en place était dingue, d’autres où il s’est passé des choses fortes humainement parlant, d’autres où ce sont les lieux qui étaient marquants...
Donc peut être un de chaque ?
Côté technique : Le COQ SPORTIF. 3 jours de shoot pour réaliser cette fresque. C’était dingue.
Côté humain : PRINCESSE TAM TAM. 10 jours de shoot à l’étranger, on est partis avec toute notre équipe de cœur au complet. Des personnes avec qui on travaille depuis très longtemps, DA, assistants, makeup, chef op... c’était une belle aventure, pas tout le temps simple mais qui nous a tous marqués.
Côté évasion : Un édito réalisé sur une toute petite île au Japon. L’anecdote de cette île ? Elle est recouverte de milliers de lapins sauvages, motif même de notre venue.
Quelle est la chose la plus étrange qui vous soit arrivée lors d’un shooting ?
- Prendre des photos dans un ancien repère de Narco-trafiquant en plein désert au Mexique et s’en rendre compte en faisant l’editing le soir.
- Être positif tous les deux à la COVID 5 minutes avant de partir en prod.
- Donner à manger à des lapins sauvages pour avoir la photo voulue.
Cette dernière année a été particulièrement éprouvante et étrange à cause du COVID. Est-ce que cela a affecté votre travail ?
Oui, vraiment, tout allait bien puis le confinement de Mars 2020 est arrivé: annulations en cascade. L'été le travail est bien revenu, puis lors du reconfinement de Septembre ça a été très compliqué, quasiment aucun shooting jusqu'à Décembre. On sentait la tension générale, une tension économique avec des budgets gelés et un stress sanitaire omniprésent.
Avez-vous dû apprendre à travailler différemment ?
Inconsciemment, ça nous a encouragé à créer des images en équipe réduite, c’est-à-dire : un/une mannequin et un/une hair and makeup, à recréer de l’intimité, à faire des photos chez nous, à se retrouver comme il y a 10 ans lors de nos premiers projets - juste tous les deux, à se frotter à nos vrais envies, à faire des photos plus instinctives, à retrouver un vrai lien avec le/la mannequin, à faire des photos avec très peu de lumière voire simplement en lumière naturelle... Et comme du temps, on en avait, on a adapté notre méthode de prise de vue, nous avons beaucoup fait d’argentique au moyen format.
Avez-vous des équipements ou des marques préférés ?
On shoot exclusivement au Canon pour le numérique et au Mamiya pour l’argentique.
Mis-à-part certains objectif chez Canon que nous utilisons TOUT le temps, nous n’avons pas de fétichisme technique particulier. On fait largement confiance à notre équipe pour nous aiguiller au mieux en fonction des projets et de leur spécificités.
Quels sont vos outils indispensables ?
L’apple box :)
Pourquoi choisissez-vous de travailler avec Direct Digital ?
Parce que vous êtes TOUS sympa, et qu’il est rassurant d’avoir un partenaire sur lequel on peut vraiment compter.
Savoir qu’avec vous nous trouverons toujours une solution et que vous nous accompagnerez dans celle-ci. Et puis vous n’êtes pas avares en conseils, vous êtes dispo, et surtout par dessus tout : la qualité de votre matériel est incroyable. Tout a l’air tellement neuf tout le temps. Bref, on vous adore !
Comment avons-nous pu vous aider ?
En étant arrangeants sur les devis lorsque ça bloquait vraiment, en faisant venir de Londres du matériel super rapidement, en répondant au quart de tour tout le temps, en nous proposant des solutions de conditionnement incroyables qui arrangent tout le monde lorsque l’on part on location et que la gestion de l’espace et du matériel est un vrai sujet, vous gérez tout ça en amont à la perfection.
Quels sont vos futurs projets ?
Nous partons dans le sud la semaine prochaine réaliser une pochette d’album.
Nous avons un projet perso de portraits que l’on mène depuis 1 an et qui nous tient particulièrement à cœur.
On continue les campagnes pour Salut Beauté, nos copines.
Et on sort bientôt deux jolies campagnes pour Sarenza et la Samaritaine !
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